La coopération : étape 3 !

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ETAPE 3 : "Le but d'ordre supérieur"

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L’œuvre commune est le point de convergence ambitieux pour tous ceux qui sont impliqués dans l’action commune qui nécessite une Coopération.

Parler d’objectif commun n’est pas suffisant : il s’agit de remonter d’un niveau pour parler d’une mission, d’une vision, d’une finalité. Il s’agit d’évoquer quelque chose qui est à la fois concret, rationnel, mais aussi de quelque chose qui « transcende », qui parle aux émotions, aux tripes et qui vient de l’intuition.

Il est important bien sûr de partir des demandes de l’environnement, des enjeux en lien avec le business. Cette œuvre commune — ou But d’Ordre Supérieur (BOS) — de l’équipe doit être alignée avec celle du système qui l’englobe (l’entreprise et plus largement encore).

Mais également, veiller à faire le lien entre ce BOS et les objectifs et aspirations personnelles de chaque individu qui compose le collectif. Pour cela, une alignement est nécessaire avant de se jeter dans l’action, un temps d’appropriation pour chacun également, de manière à développer l’engagement et créer une véritable aspiration.

Si l’on repense à la parabole des tailleurs de pierres de Charles Péguy, ce n’est pas la même chose d’avoir comme objectif de « tailler des pierres » — même si d’autres le font à côté de moi — que de contribuer à « l’édification d’une cathédrale à la gloire de Dieu » !


Le formuler et le faire vivre

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Au démarrage, pour clarifier le BOS et développer l’engagement, il est souvent utile de se réunir et faire que chacun s’exprime autour des questions : Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Qu’est-ce que je serais prêt à risquer, à lâcher pour que cela se réalise ? On peut aussi travailler en creux : Quel est le risque de gâchis à ne pas y aller ? A ne pas œuvrer ensemble ?

Certains, pour s’engager, sont sensibles au but ; d’autres au chemin... Certains ont besoin « d’aller vers », d’autres « de partir de »... Tous ces leviers personnels et spécifiques sont à prendre en compte. Chacun doit s’identifier au BOS et en même temps se sentir spécifiquement contributeur.

Il s’agit d’un préalable à l’action mais aussi de quelque chose à revisiter ou à faire revivre en cours de route. Pour chacun, doivent être comprises et réinterrogées sans cesse les notions d’ « apports » et d’ « attentes » vis-à-vis du BOS et des autres acteurs du collectif : Quelle est ma contribution et qu’est-ce que cela m’apporte ? Cela peut être abordé lors de boucles de feed-back permanentes instituées ou provoquées.

Ces feed-back individuels, mais aussi des temps collectifs conviviaux pour fêter les avancées, sont indispensables pour que chacun et tous se sentent reconnus. Ceci développe aussi les sentiments de fierté et d’appartenance, qui permettent l’engagement durable — à condition de ne pas se faire au détriment du système plus large (l’entreprise, le marché, la société...) dans lequel s’inscrit le groupe : attention au syndrome du « village gaulois ».

Le besoin d'un leader charismatique ?

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Le BOS est autre chose qu’un BOSS ! On est souvent dans le fantasme d’avoir un grand leader charismatique qui entraîne tout le monde dans son sillage car il communique magnifiquement SA vision. En réalité il est être très rare de disposer d’un JFK ou d’un Steve Jobs comme patron. Il est même souhaitable que le BOS ne soit pas incarné par une seule personne, mais bien par chaque membre de l’équipe (codir). Et le Patron doit se faire humble vis-à-vis de la vision / mission.

Cela conduit à une question plus générale : le BOS doit il provenir de l’interne ou de l’externe ? Une impulsion externe est souvent utile pour la mise en mouvement initiale. A être trop dans l’opérationnel et le détail on en perd parfois la vision globale...

Et pour finir, rappelons que même si le BOS est formulé d’une façon un peu abstraite, il doit être issu d’enjeux business très pragmatiques et il est primordial de lui associer des moyens concrets d’action pour le rendre accessible.

Marc FIORI